Le mot du jour par notre diacre Claude.

Aujourd’hui, en ce 2ème mercredi du Carême, l’évangile du jour nous propose un passage de Matthieu (Mt 20, 17-28)

 

En ce temps-là, Jésus, montant à Jérusalem, prit à part les Douze disciples et, en chemin, il leur dit : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreront aux nations païennes pour qu’elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera. »

Alors la mère des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande. Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. » Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Ils lui disent : « Nous le pouvons. » Il leur dit : « Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. » Les dix autres, qui avaient entendu, s’indignèrent contre les deux frères. Jésus les appela et dit : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

 

Je vous propose cette méditation de Myriam De Gemma.

Voilà Jésus qui parle de sa mort, et de sa mort sur la croix, puis de sa résurrection.

Il semble que la mère de Jacques et de Jean, n’ait retenu des paroles de Jésus que la résurrection et du coup comme elle veut le mieux pour ces fils, elle lui demande pour eux des places de choix dans le royaume à venir.

Cela nous renvoie nous aussi à notre position dans le monde. Nous désirons ce qu’il y a de mieux pour nous ou pour nos enfants, cela n’est certes pas mal en soi, mais sommes-nous capables d’en assumer les devoirs ? Car il ne suffit pas d’avoir une place de « chef » il faut encore en assumer consciencieusement la charge.

Par ailleurs, Jésus les renvoie également à la difficulté d’y parvenir : Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ?  C’est qu’avant la résurrection il y a la Passion, dans toute sa souffrance et la mort sur la croix ! Du haut de leur certitude intérieure ils disent oui. Pourtant, on le verra plus tard, quand Jésus se fera arrêter ils fuiront eux aussi.

Nous désirons réussir dans la vie, mais sommes-nous prêts à y mettre le prix ? Et dans notre vie spirituelle, nous désirons tous aller au paradis, mais sommes-nous prêts à vivre véritablement en chrétiens qui offrent chaque instant de leur vie à Dieu, ou sommes-nous des chrétiens qui vivent dans les valeurs du monde et dans l’illusion d’être des chrétiens ?

C’est que pour être véritablement chrétien, il faut se renoncer et suivre Jésus en portant notre croix, c’est-à-dire tous les aléas de notre vie, avec lui. C’est-à-dire qu’il faut aussi vivre pleinement en accord avec la parole de l’évangile et pas seulement avec une partie de l’évangile ou quand cela ne nous dérange pas.  Le chrétien doit impérativement prendre le chemin du serviteur au fond de son cœur, surtout si ses fonctions dans le monde lui donnent une place de responsable, voire de leader.

Il n’y a pas de foi, sans épreuve, il n’y a pas de vie chrétienne intérieure sans mort à soi-même, et aujourd’hui au cœur de notre monde il peut être opportun de se demander : jusqu’où suis-je prêt à vivre ma foi au Christ mort sur la croix et ressuscité ?

Il n’est plus temps aujourd’hui de rester tiède, ou de remettre notre conversion à plus tard !  Le croyant qu’il le veuille ou non, va devoir faire face non seulement aux problèmes du monde et de la société mais aussi à la question de vivre véritablement sa foi.  Il faut se préparer à de grandes épreuves, de grandes souffrances humaines : financières, sociales, sanitaires, religieuses, écologique…. Comment faire face à cela sans Dieu ? Oui, la croix nous attend tous, mais elle sera supportable avec Dieu ; et pour cela il nous faut nous convertir, non pas du bout des lèvres ou de façon extérieure et rituelle, mais bien de coeur, …. Le chemin nous est ouvert, à nous de le prendre maintenant si nous voulons vivre de la grâce de Dieu, ici-bas et dans l’au-delà.

 

Claude, diacre permanent.

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